ALOUETTE








L’alouette est un oiseau, un bel oiseau, c’est connu.
Ce que l’on sait moins, c’est que cet oiseau que l’on imagine volontiers volant à travers champs et forêts, habite plutôt la ville. C’est un oiseau assez urbain en somme. Ce qu’il faut savoir également, est que l’alouette est le nom femelle de son espèce. L’alouer en étant le nom masculin.
La parade du mâle, afin d’attirer une femelle, sinon plusieurs, est particulièrement spectaculaire et unique en son genre.
Si vous y prêtez un minimum d’attention, vous ne pouvez pas la manquer. Promenez vous dans une ville, n’importe laquelle, l’alouer s’adapte à tout les climats, alors, que ce soit en l’air, dans les étages des bâtiments, au coin d’une rue, au rez-de-chaussée, alors vous ne raterez pas la parade de l’alouer.
Il exhibe une pancarte bien voyante, avec son état.
Son état étant d’être alouer, il écrit : Alouer ! Bien sûr.
Quelquefois l’on entend son cri aussi :
- « alouer, alouer, alouer… »
L’alouette y est très sensible.
La tête dans les étoiles, heureuse d’être ainsi sollicitée, s’offrant à elle tant de convoitise, elle se précipite vers l’alouer le plus alléchant, lui offrant la plus belle parade.
L’alouer, après avoir conquis son alouette, ne parade plus, n’en ayant plus besoin, et retire sa pancarte.
Hélas, grandement hélas. L’histoire pourrait s’arrêter là, heureuse, mais elle continue. La nature étant ainsi faîte. L’alouette commence à déchanter.
Car l’alouer, beau salaud, dit à l’alouette :
- Si tu ne m’apportes pas du bon grain, du grain dont on fait les bons repas, je te mets à la porte, et je reparade, des alouettes comme toi, il y en a plein la rue.
Ah le salaud !
Mais c’est la vie, la nature.
Quoique…
Des pensées étranges et surréalistes parviennent à la cervelle de l’alouette…
Oh… C’est sûr, un jour je me ferais alouer…
Mon Dieu, les choses étant ce caleçon, il s’en passe des choses dessous, cachées à nos yeux et à nos cœurs.
En attendant,
Les alouers, en beaux salauds, continuent de fredonner leur chanson favorite :
- Alouette, gentille alouette,
- Alouette, je t’enculerai…






Alexandre Deshays

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